Description du produit
Ce vase est modelé avec beaucoup de naturalisme en forme de tête d’un jeune homme d’origine africaine, comme si le coroplaste s’était pris pour un anthropologue désirant décrire l’aspect physique d’une population peu connue : le visage présente un prognathisme évident, les lèvres sont charnues, le nez est épaté, les arcades sourcilières sont fortement en relief. La chevelure crépue est rendue par les nombreuses mèches verticales torsadées qui descendent sur le front et à l’arrière de la calotte crânienne.
Le col du récipient est un ample cylindre modelé au-dessus de la tête du jeune homme : sa forme rappelle celle d’un kalathos, (la corbeille pleine de fruits que portent les divinités de l’abondance comme Isis, Sérapis et Tyché/Fortuna). Le vase est dépourvu d’anse.
Dans le monde des potiers grecs, la tradition de modeler des vases en forme de tête de noir remonte à la fin du VIe av. J.-C. lorsque plusieurs ateliers attiques ont fabriqué de tels récipients, simples ou à deux têtes. Parmi les parallèles chronologiquement les plus proches de cet exemplaire, il faut mentionner deux oenochoés trouvées dans le monde colonial italien et datés du début de l’époque hellénistique. Mais ce type iconographique a eu un succès remarquable et très long, puisque des récipients morphologiquement similaires ou des lampes reproduisant une tête d’Africain étaient en vogue encore à l’époque impériale (IIe-IIIe s. apr. J.-C., en terre sigillée mais aussi bronze)
Le terme couramment utilisé dans les textes grecs pour désigner les habitants de l’Afrique est Aithiops (Aiqioy auquel les lexicographes attribuent le sens de « au visage brûlé » ; le même mot, Aethiops, est passé en latin). Dans les langues modernes, il n’indique aujourd’hui qu’une partie du continent noir et un groupe ethnique (Ethiopie, éthiopien).